Robert des noms propres : Amélie Nothomb

Publié le 27 Mai 2015

Robert des noms propres : Amélie Nothomb

Y a quelqu'un qui m'a dit de lire:

 

Robert des noms propres d'Amélie Nothomb

 

Une jeune fille de dix-neuf ans, enceinte et à fleur de peau, abat froidement le père de son enfant car son foetus avait le hoquet. Après avoir mis au monde, Plectrude, elle met fin à ses jours. Son seul testament s'inscrit dans le prénom féérique de sa fille.

 

L'enfant est confié à sa tante qui l'adopte; Elle rejoint une fratrie composée de deux autres filles plutôt classique. Le destin de Plectrude est de briller sur les planches des plus beaux ballets. Elle possède toutes les qualités exigées et une dévotion irraisonnée de sa mère adoptive.

 

Puis le drame, une chute et le rêve se brise. Des révélations violentes bouleversent l'équilibre familial et la mort taraude cette femme issue de la destruction de ses parents.

Des parents assassinés ou assassins engendrent-ils des enfants meurtriers? L'assassinat d'Amélie Nothomb est-il salvateur pour cette princesse de la mort?

 

Dans un roman-éclair, Amélie Nothomb rivalise d'ingéniosité pour pousser les sentiments de ses personnages jusqu'à leur auto-destruction. Elle arpente les problèmes liés à l'adolescence, la volonté de se trouver, les problèmes liés à l'image de soi, l’anorexie...

 

Le thème du suicide, de l'assassinat développe chez cet auteur le goût du risque. Elle se met en danger au travers des mots. Elle s’assène le coup fatal à la fin du roman. J'avoue que cette mise en abyme m'a un peu déçue. J'avais conçu une fin tragique à cette héroïne de glace et cette conclusion me laisse perplexe.

 

Amélie Nothomb fait découvrir à ses lecteurs l'univers des petits rats de l'Opéra. L'écriture décrit la violence de ce rude métier, la discipline militaire imposée à des enfants et le dictat de la maigreur. L'image carte postale est très vite émaillée par les tortures que s'impose Plectrude. Plus aucune place n'est laissée à l'épanouissement de soi et le plaisir de danser.

 

Ce roman acquiert le prestige du mot juste, la définition du nom propre comme un blason à honorer. Le choix du prénom de son enfant prévaut-il sur sa destinée? Réfléchissez au prénom dont vous avez affublé vos enfants? Seront-ils de bon augure, l'avenir vous le dira !

Pourtant, elle était sûre de ne pas être folle. Elle voulait que la vie soit forte et dense. Ne fallait-il pas être folle pour vouloir autre chose? Elle voulait que chaque jour, chaque année, lui apporte le maximum.

Si les Arsinoé déployaient, à tâcher de tirer meilleur parti de leur propre physique, l'énergie qu'elles consacrent à déblatérer contre les Célimène, elles seraient deux fois moins laides.

Elle avait souvent essayé de lire, mais les livres lui tombaient des mains. Sans doute chaque être a-t-il, dans l'univers de l'écrit, une œuvre qui le transformera en lecteur, à supposer que le destin favorise leur rencontre. Ce que Platon dit de la moitié amoureuse, cet autre qui circule quelque part et qu'il convient de trouver, sauf à demeurer incomplet jusqu'au jour du trépas, est encore plus vrai pour les livres.
" Ionesco est l'auteur qui m'était destiné", pensa l'adolescent. Elle en conçut un bonheur considérable, l'ivresse que seule peut procurer la découverte d'un livre aimé.

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Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #Y a quelqu'un qui m'a dit...

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