En écho au "portrait de Dorian Gray"

Publié le 28 Octobre 2018

En écho au "portrait de Dorian Gray"

"La femme qui ne vieillissait pas" de Grégoire Delacourt. Martine ou Betty, selon la période de sa vie, subit ou accepte le fait de ne pas vieillir physiquement. L'intérieur possède tous les stigmates de son âge, les changements hormonaux, la dégénérante programmée de son organisme cependant rien ne transparaît à l'extérieur. Sa peau, son corps reste indubitablement bloqué à trente ans (L'âge de tous les possibles).

 

Qui n'a jamais voulu arrêter le temps à une période idyllique de sa vie. Néanmoins si cette vérité s'imposait à vous, seriez-vous aussi heureux que cela? Grégoire Delacourt fixe les limites de cette joie ou de cette envie suscitée chez les autres. N'oubliez pas que ceux qui vous accompagnent, vieillissent sans vous.

 

L'écriture du roman se veut agréable, ce que je regrette un peu c'est la fin trop rapide dont je n'ai pas cerné les prémisses. Est-ce le temps qui finit par nous rattraper? je l'ignore. Cependant il ne faut jamais perdre de vue que "Chronos dévore ses propres enfants".

(...) alors, l'homme qui avait encore deux jambes embrassa pour la première fois celle qui allait lui dire oui, sa jolie voisine, et ce baiser surgit dans l'allégresse, les vivats de la foule, pour s'achever en vie qui bascule ; mes parents s'étaient rencontrés ce jour-là et plus jamais quittés, c'est l'Algérie qui les a séparés, qui les a arraché à l'éternité promise en arrachant une jambe à l'un deux, c'est la guerre toujours qui broie l'immensité des possibles, ratiboise l'infini de l'amour ; et moi, au même âge de braises que maman, je désirais, mais un jour, pas toute suite, vivre avec quelqu'un ; je désirais une histoire simple, une de celles qui ne font pas les livres mais la vie ; (...)

(...) C'est fascinant, la jeunesse, c'est un aimant, et si douloureux lorsqu'elle s'enfuit.

Vieillir est douloureux, et féroce. C'est laisser s'enfuir, sans que l'on puisse rien y faire, la suavité de la peau, son grain laiteux, c'est la voir se tacher, se détendre et pendre ; c'est laisser s'envoler les regards d'avant qui venaient se poser sur nous au hasard d'une promenade, ces regards gourmands, affamés souvent, qui nous font nous sentir belles, et savoureuses, et dont l'insistance, la vulgarité parfois, sont des louanges.

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Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #grégoire Delacourt, #JCLattès, #Y a quelqu'un qui m'a dit..., #Roman, #Vieillir

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