Villanelle : Théophile Gautier
Publié le 3 Mai 2012
Je m'associe à un grand poète, né à Tarbes mais parisien de coeur, Théophile Gautier, pour honorer le joli mois de mai. Ce poète rejoint rapidement le mouvement romantique en compagnie de Victor Hugo.
Ce poème est une jolie déclaration d'amour et une volonté de renouveau. La promesse du bonheur réside dans les doux grelots de ces fleurs qui frissonnent au vent mauvais. Offrez à vos amis, vos parents et l'élu (e) de votre coeur, le bouquet tant convoité !
Villanelle
Quand viendra la saison nouvelle,
Quand auront disparu les froids,
Tous les deux nous irons, ma belle,
Pour cueillir le muguet aux bois.
Sous nos pieds égrenant les perles
Que l'on voit, au matin trembler,
Nous irons écouter les merles
Siffler.
Le printemps est venu, ma belle;
C'est le mois des amants béni;
Et l'oiseau, satinant son aile,
Dit ses vers au rebord du nid.
Oh! Viens donc sur ce banc de mousse,
Pour parler de nos beaux amours,
Et dis-moi de ta voix si douce:
Toujours!
Loin, bien loin égarant nos courses,
Faisons fuir le lapin caché,
Et le daim, au miroir des sources
Admirant son grand bois penché;
Puis chez nous, tout heureux, tout aises,
En paniers, en laçant nos doigts,
Revenons, rapportant des fraises,
Des bois.
Théophile Gautier