Résidence sur la terre : Pablo Neruda

Publié le 6 Juin 2021

Résidence sur la terre : Pablo Neruda

Il y a un certain nombre de poètes qui ne peuvent être ignorés. Pablo Neruda fait partie de ces auteurs inclassables et incontournables qui posent un regard poétique, parfois glaçant, sur sa terre et sur les drames de son époque.

 

Il redessine avec ses mots profonds et fragiles la vie d’avant – d’avant la Guerre civile d’Espagne. Puis il s’épanche sur cette guerre absurde et sur les morts qui laissent sur sa terre bénie. Il s’attarde sur les jambes des filles encore fraîches et innocentes à la veille d’une tragédie historique. Il dépeint une vie paisible qui vire au massacre.

 

Sa poésie bucolique se transforme en une poésie engagée et révoltée. Ce crescendo est magnifique. Chaque mot justement dosé replace l’homme dans sa propre finitude. Les textes, les odes, s’accordent avec exactitude dans une volonté carnassière d’exister et de lutter pour la paix du corps et de l’âme.

 

A lire absolument et à faire lire aux jeunes quand ils découvrent la Grande Histoire !

« Le bétail fidèle, instable, aussi muet,
Que les lilas autour du couvent,
Ou l’arrivée de la mort sur la langue du bœuf
Qui tombe à grand fracas, s’écroule et
Dont les cornes veulent sonner. »

(Galop mort)

« Il y a des cimetières solitaires,
des tombes pleines d’os sans son,
le cœur traversant un tunnel
obscur, obscur, obscur,
nous mourons vers l’intérieur comme
dans un naufrage,
comme si nous nous noyions dans le cœur,
comme si nous tombions de la peau à l’âme. »

(seulement la mort)

« Entre la terre et le platine noyé
d’oliviers et de morts espagnols,
Jarama, poignard pur, tu as résisté à la vague des cruels.
De là-bas, de Madrid, arrivèrent les hommes
au cœur doré de poudre
tel un pain de cendre et de résistance, de là-bas, ils arrivèrent »...

(Espagne au cœur)

Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #Poésie, #Pablo Neruda

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