Comme une envie de poésie : Norge

Publié le 21 Septembre 2019

Comme une envie de poésie : Norge

Cela m’arrive parfois de craquer pour un poète qui m’est complètement inconnu. Norge, poète belge, dévoile sa propre vérité sur l’homme et son ambivalence. 

 

Dans ses poésies ou sa prose, le trompeur nous invite à une réflexion sur la beauté du monde, de ce que nous en faisons. Il incite à la contemplation, à s’asseoir et regarder le temps qui passe, s’appesantir sur la nature, son épanouissement mais aussi à la réflexion sur nous-même et l’homme en général.

 

Le poète vacille entre l’humour et la béatification. Il oscille entre la curiosité animalière et l’interrogation sur la pensée humaine.

 

A lire !

(souvenir de l’enchanté)

Un sourire pour la terre
Un baiser pour les pauvres
Une étoile pour les amis
Un verre d’eau pour l’incrédule
Sont les présents de l’enchanté.
Ses mains sonores comme des tempes
Brûlent ses gants légers.

J’entends la scission d’un fruit
La chute d’une feuille
Et la gravitation des mondes.

Ce mort fécond devient
Six marguerites un orme
Une nappe d’herbe drue
Il allaite un melon bleu.

De l’autre côté de la terre
Un homme prie un homme meurt
Un homme fait un feu
Dans un bois

LA GRAMMAIRE

C’est une dame âgée qui fait défiler des cortèges. Hérauts, pages, cavaliers, serviteurs, lignages, sagittaires, fanions, musiciens, princes, bouffons, quel protocole. Mais rien de trop, pas même les éléphants. Voilà de la beauté, de la danse, de la nuance. Du langage, enfin. Et des ciels bleus, des ciels gris. La dame rajeunit. Elle est belle. D’ailleurs, c’est une fée.

LE TROMPEUR

I
- Alors, je vous ai bien eus
Avec mes petites rimes !
Vous avez cru voir tout nu
Mon cœur ! C’était de la frime.

Il suffisait de voyelles
Pour vous mettre larme à l’œil.
Ma pudeur spirituelle
Vous arrête sur le seuil.

Il suffisait de consonnes !
Je descends dans mes abîmes
Avec mes lueurs intimes
Qui ne regardent personne.

II

- Qu’on lui pardonne, il se vante,
Dit son frère en souriant
Le mensonge qu’il invente
Revèle un monde criant.

Et les vérités qu’il ment
Ce sont les dieux qui les prêtent
Par tous ces cris délirants
A la bouche du poète.

Il suffisait qu’il se hante
De syllabes et de rimes,
Car elles venaient des cimes
Et ce sont les dieux qui chantent.

Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #Poésie, #Norge, #poète belge

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