L'Axe du loup : Sylvain Tesson

Publié le 19 Août 2021

L'Axe du loup : Sylvain Tesson

La liberté s'acquiert parfois à travers une lecture et quoi de plus naturel que de dénicher cette notion dans un roman de Sylvain Tesson.

Oui, j'ai encore craqué. Eprise d'une envie de souffler, de découvrir d'autres contrées, de me confronter aux éléments, j'ai arpenté les steppes de la Sibérie dans le but d'atteindre le golfe du Bengale à travers les lignes d'un aventurier. Le terme aventurier est trop réducteur. Il faudrait lui adjoindre la notion de nomade, de visionnaire, de raconteur d'histoire. 

Cette fois, Sylvain Tesson rechausse ses baskets pour entreprendre un voyage initiatique basé sur la fuite des évadés de goulag. Suite à la lecture d"A marche forcée" Sylvain Tesson décide de partir sur les traces de ces évadés qui ont fuit le goulag, subis les tempêtes, soufferts de la faim et du froid en quête du saint-graal : La liberté.

L'auteur ne cherche la vérité absolue sur les écrits de Rawicz. Il a ressenti le besoin de comprendre le cheminement mental et physique de ces compagnons d'infortune.

Le roman est didactique, saupoudré d'anecdote, de rencontres et d'aventure humaine. Tout ce qu'on apprécie de ces roman d'aventure.

A conseiller pour les curieux d'aventures et surtout de quête de liberté !

L'essentiel est de comprendre que l'évadé politique est nécessaire à l'Histoire. Il prouve qu'aucun barbelé n'est infranchissable, qu'il y a toujours une faille dans le rempart, qu'aucun bourreau n'est sûr de retrouver son prisonnier à l'aube, que le poteau d'exécution reste parfois sur sa faim, qu'aucune idéologie ne réussira jamais à cadenasser quiconque et qu'aucun dogue affidé à cette idéologie ne sera capable d'empêcher les hommes de partir regagner leur Liberté, ce pain de l'âme, aussi nécessaire à la vie que le pain du ventre.

Après le bain, sur les grèves sableuses, survolées par les oies sauvages, je lis quelques pages de mon anthologie poétique. Je me félicite de l'avoir emportée. J'ai longuement réfléchi au problème de la lecture en voyage, c'est-à-dire de la nourriture de l'âme pendant les longs mois de progression sauvage. Pour le corps, ce n'est pas difficile de faire ses adieux à l'anesthésie du confort et aux bienfaits de la civilisation. Le mien s'habitue vite. Il n'est pas long à oublier que l'eau d'un bain a pu être chaude et la ration copieuse. L'ennui, c'est pour l'âme...Elle est plus exigeante. Elle supporte moins bien le jeûne.

Jour 8 : Le vent, le vide. La lumière. Les souvenirs montent en moi. Les regrets, les amours, les espoirs, les rêves et les peines. Tout ce fatras trainé dans le sillage d'une vie et contenu dans la boîte en os du crâne comme dans une malle d'archives. Une tête en voyage est une cantine en exode remplie de vieux papiers. On la transporte partout, on y puise des souvenirs comme on fouillerait dans une caisse. La mémoire, au secours de la solitude.

Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #Sylvain Tesson, #roman, #aventure, #goulag, #Sibérie

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