Hiver arctique : Arnaldur Indridason

Publié le 18 Décembre 2011

 Hiver arctiqueLe titre de ce roman : Hiver arctique est un doux euphémisme quand le froid submerge le petit corps d'un asiatique.

 Arnaldur Indridason débute son récit par cette épitaphe qui résonne dans tous les esprits quand la mort frappe un enfant :" ...lequel des deux suis-je, de celui qui survit ou de l'autre qui meurt?" (Steinn Steinarr, Au cimetière).

 Elias, un petit enfant asiatique, est retrouvé assassiné aux pieds des immeubles de sa cité. Il est allongé sur le sol, le gel a déjà emprisonné sa chevelure noire qui s'oppose à la blancheur du sol. Le sang s'échappant de sa blessure s'est solidifié.

Les policiers sont décontenancés face à ce drame. Ils mènent leur enquête en considérant que cet acte est lié au racisme, puis à un règlement de compte entre revendeur de drogue. Chaque enquêteur apporte son point de vue sur cette enquête délicate. Qui a bien pu s'en prendre à un gamin qui n'avait aucun problème particulier ?

 Les enquêteurs sont soumis à la réalité de leur société : manque de tolérance envers les étrangers, barrière de la langue, confrontation de diverses cultures, violence des faits, absence d'indices...Erlendur, Elinborg et Sigurdur Oli, des détectives chevronnés, mèneront de front cette affaire afin que Elias repose en paix et que sa mère, Sunee, et son frère, Niran, retrouvent le goût de vivre.

 Ce meurtre est-il lié au racisme ambiant ou à un crime gratuit ?

 Arnaldur Indridason accompagne son lecteur dans une civilisation qu'il ne connaît pas ou très peu. Les descriptions de Reykjavik apportent des éléments complémentaires à l'enquête. Le froid glacial submerge les esprits; il pénètre les corps et renvoie constamment à l'image de ce corps enfantin figé dans la glace.

 La société islandaise est passée au peigne fin. Les tensions raciales sont au coeur de ce roman. Arnaldur Indridason associe deux affaires diamétralement opposées la disparition d'une femme et le meurtre. L'inspecteur principal est un être rongé par la mort accidentelle de son frère dans les Landes qui accapare son esprit. Arnaldur Indridason crée une atmosphère noire et lugubre. Il ne laisse aucune place à l'espoir. Ce roman fait partie intégrante de la bibliothèque de cet inspecteur en souffrance. Je vous laisse découvrir les choix littéraires d' Erlendur.

 

 Ce roman a obtenu le prix Clé de Verre du roman noir scandinave qu'il mérite sans conteste. C'est le premier de ses romans que je lis et cela ne sera pas le dernier.

 

 Voici quelques citations tirées du roman :

 

 " Je me suis approchée de lui pour lui demander à quoi il pensait. "A l'oiseau", m'a-t-il répondu. " Quel oiseau?" "Celui dont j'ai rêvé, a-t-il précisé. L'oiseau qui est mort."

 "- Il me semble que c'est dans les fjords de l'Ouest que l'intégration a le mieux réussi, note Elinborg. Il y vit des gens de diverses nationalités, je crois qu'ils sont originaires d'une dizaine de pays différents. Ils occupent un territoire réduit et respectent les divergences culturelles et les origines de chacun tout en s'enracinant fortement dans la société islandaise."

 " Ils discutèrent longuement de l'évènement jusqu'au moment où Erlendur lui demanda pourquoi ils avaient décidé de poignarder Elias et quel avait été l'élément déclencheur.

 - Ben, répondit Hallur.

 - Ben quoi?

 - Il était là.

 - Est-ce la seule raison?

 - Et on n'avait rien à faire."

 " La vie était un enchevêtrement de hasards dénués de toutes règles, des hasards qui gouvernaient l'existence des gens, comme ces tempêtes qui s'abattaient sans prévenir, faisant morts et blessés."


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Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #juste un glaçon

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