Prolongé les vacances en Guadeloupe!

Publié le 6 Mai 2019

Prolongé les vacances en Guadeloupe!

par le biais d'un roman : L'Homme-au-Bâton d'Ernest Pépin

 

Les îles des Caraïbes regorgent d'histoires, de croyances qui suscitent bien des imaginaires.

 

Durant une période trouble en Guadeloupe où les croyances se mêlent à une tension palpable entre les diverses ethnies, les problèmes d'alcool, d'argent s'ajoutant à ce cocktail détonant, une figure angoissante sort du lot pour effrayer davantage la population. Qui est L'Homme-au-Bâton qui terrorise cette île ? Des femmes sont violées et enfantent des monstres. Le sort, provient-il des morts ou d'une association malfaisante entre les vivants et les morts?

 

Sur fond d'enquête, le lecteur tente de résoudre le mystère de cet homme sans visage qui défraye la chronique. Les notables autant que les pauvres bougres subissent son courroux. Ses méfaits touchent toute la Guadeloupe. Les imaginaires se développent, les esprits plus terre-à-terre prennent les armes pour atténuer leur propre peur. Mais rien ni fait : ni la police, ni les habitants ne peuvent atténuer cette terreur qui pénètre dans les chambres et violente les femmes.

 

Ce roman raconte la Guadeloupe. Le lecteur marche sur les sentiers des morses, contemple la Soufrière et son mystère mais visite aussi les cimetières car les vivants communiquent avec les morts. Les superstitions portent une suprématie sur les esprits cartésiens. Le rhum, la musique, les mœurs extraverties de certains locaux ou de certains touristes agacent les esprits qui doivent rétablir l'ordre social. La religion tente à travers de nombreuses prières de calmer les esprits mais l'homme doit rester dans la fidélité pour ne pas titiller trop les esprits. Dans ce livre, le lecteur goûte au combo de cabri, sirote du rhum sur les marches des taudis et danse au rythme des musiques endiablées.

 

Une très belle promenade !

 

 

Ce qu'elle raconta était in-cro-yable !
Elle accusa l'Homme-au-Bâton! L'Homme-au-quoi? s'étrangla l'inquisiteur.
Il utilisa toutes les punitions connues...Lisa fut mise à genoux sur deux râpes à manioc avec une pierre dans chaque main. Ensuite on l'obligea à avaler quatre bonnes cassaves bien trempées dans de l'eau salée, enfin on termina par la traditionnelle fraîcheur au bois de goyave. Rien n'y faisait. Lisa s'accrochait à la version de l'Homme-au-Bâton.

M. et Mme Carbet avaient depuis longtemps oublié la lettre malparlante quand beaucoup d'hommes de la commune firent savoir qu'ils recevaient des lettres de l'Homme-au-Bâton.
Il s'agissait chaque fois d'hommes vivant avec de belles chères excitant la convoitise des uns et des autres. Une chose était certaine, l'Homme-au-Bâton avait bon goût.

Nos cimetières n'ont jamais connu la paix. Chez nous les morts ne dorment pas. Ils se mêlent aux allées et venues des vivants, partagent leurs gesticulations, leurs amours, leurs frayeurs, leurs chagrins et leurs joies. Aussi y a-t-il grand commerce entre les vivants et les morts. De multiples négociations sortent des nuits noires et les morts inlassablement convoqués, invoqués, interpellés, dérangés savourent en silence un pouvoir qu'ils n'ont jamais eu au cours de leur misérable vie.

Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #Roman, #Guadeloupe, #Ernest Pépin, #Croyance

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