Dire au revoir : Gaëtan Roussel

Publié le 19 Janvier 2021

Dire au revoir : Gaëtan Roussel

Dire « au revoir » peut revêtir bien des significations. Dit-on au revoir comme on pourrait dire adieu. L’implication du terme ne possède pas la même portée. Posez-vous la question ? Il faut comprendre l’impact de ces mots. Chaque jour, prononcé à tue tête ou à l’emporte-pièce, ils scandent nos existences, parfois de manière désinvolte parfois avec une portée insoutenable.

 

Gaëtan Roussel (membre du groupe Louise Attaque et Tarmac) déborde d’énergie en nous listant de manière exhaustive les éléments qui nous obligent à prononcer ces mots. Il y a l’au revoir définitif car la mort sonne le glas. L’au revoir plus subtil qui se glisse dans un dernier regard. L’au revoir de lassitude qui ouvre sur un bonjour meilleur. Les histoires s’enchaînent mais ne se ressemblent pas.

 

Ce livre soulève un élément majeur de notre vie sans s’en apercevoir, de manière machinale. On dit « au revoir » constamment : au jour, à la nuit qui ne reviendront pas, aux heures qui filent, à l’amour, aux amitiés, aux défunts….

 

Après cette lecture, vous vous interrogerez sur la portée de votre « au revoir ».

En Turc, Il y a dire au revoir à quelqu’un qui reste quand on part, « hosça kalin », et dire au revoir à quelqu’un qui part quand on reste « güle güle ». Elle est belle, cette idée. C’est vrai, c’est assez différent comme sentiment. Moi je vais leur dire kalin ? Cela m’angoisse.

J’ai parcouru tous ces « au revoir » une grande partie de la nuit. Et je me suis couché en m’apercevant qu’en français, dans « au revoir », il y a « revoir ». Je me suis endormi effrayé à l’idée de devoir tous les revoir.

A la maison, nous avions quelques murs accrochés aux photos. Des couleurs. Des noirs. Des blancs. Des petits. Des moyens. Des grands. Les photos tenaient la maison. Les murs la décoraient. Au début, planter des clous dans les photos avaient été délicat. Difficile. Pas très naturel. Puis l’on s’habitue. D’abord on se surprend à casser le verre. On le ramasse. Puis on s’en fout. On ramasse moins. On ne trie plus. On mélange tout. Puis on ne ramasse plus. On met sous le tapis. Puis on camoufle même plus. On marche tout autour. Puis on marche dessus. Les bouts de verre déplacent avec vous. Jusqu’au restaurant. Ils ne vous quittent plus.

Vivre au milieu des cartons, Jean l’a beaucoup connu avec sa mère. Les cartons étaient nus de toute inscription, libres de toute destination. Jean a tendance à garder et à regarder les choses.
Jean a retrouvé le carton du rectorat aux toilettes, aux « cabinets ». Les déménageurs l’avaient consciencieusement, et sans le savoir, déposé à sa place

Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #roamn, #Flammarion, #Louise Attaque, #Tarmac

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