Une forme de vie: Amélie Nothomb
Publié le 13 Septembre 2010
Y a quelqu'un qui m'a dit de lire (la rentrée littéraire):
"Une forme de vie" d' Amélie Nothomb
J'avoue que j'ai été bluffer par le changement de style d'Amélie Nothomb. Elle se lance avec délice dans le roman épistolaire. Son roman relate une correspondance entre elle et un
soldat américain Melvin Mapple basé en Irak. Il se rebelle contre l'armée américaine en devant obèse. Il considère que son obésité est une forme d'art donc une forme de vie. La correspondance est
vive. Nous nous trouvons dans les mêmes périodes d'attente qu'Amélie Nothomb. Elle juxtapose et lie la vie de son héros avec l'Histoire. Lors de ses entretiens littéraires dans divers journaux,
elle nous explique quelle a été sa source d'inspiration: un article de journal attirant l'attention sur un phénomène étonnant se produisant en Irak, les soldats américains seraient atteints
d'obésité. La narration est ardente et le style est incisif. Ce roman se lit en une soirée car on n'arrive pas à se détacher de ce personnage touchant et pathétique. C'est une vision nouvelle que
nous apporte Amélie Nothomb sur le mal être des personnes obèses, elle ne prétend absolument pas modifier nos comportements mais nous faire réagir contre ce fléau à notre manière. A vous de me
donner votre avis!
Voici quelques citations tirées du roman:
"J'ai connu mes premiers vrais combats, avec les tirs de roquettes, les chars, les corps qui explosent à côté de vous et les hommes que vous avez tuer vous-même"
"Si mon châtiment pour ce crime de guerre est de porter sous forme d'embonpoint ma victime, je l'accepte"
"La bouffe à haute dose, c'est une drogue plus dure que l'héroïne. Bâfrer, c'est le shoot assuré, on a des sensations pas croyables, des pensées indescriptibles"
"Je suis épistolière depuis bien plus longtemps que je ne suis écrivain et je ne serais probablement pas devenue écrivain- en tout cas pas cet écrivain- si je n'avais été d'abord, et si assidûment, épistolière"
" Tout écrivain contient un escroc, c'est donc en tant que collègue que je vous tire mon chapeau. Quand un mythomane sans talent m'envoie un mensonge cousu de fil blanc, j'éprouve de l'affliction. L'escroquerie, comme le violon, exige la perfection : pour présenter un récital, le violoniste ne se contente pas d'être bon. Le sublime ou rien."