Marie chez les nudistes #9

Publié le 10 Novembre 2011

 L'élégance n'est pas mon fort. Je ressemble à un cachalot pris dans un filet. J'essaie de garder le rythme et surtout de ne pas me noyer. Jadis, j'étais une excellente nageuse mais hélas le nutella m'a rattrapée. J'ondule mon corps, mais le poids de mes kilos m'emporte à chaque mouvement. J'ai hâte que ce cours s'achève et mon calvaire aussi. Encore dix minutes de lutte et le gong retentit. Je suis libérée.

 Pas si libérée que cela, le cachalot doit sortir de l'eau. J'attends que les regards se posent sur notre sirène. J'effectue quelques brasses coulées pour atteindre l'échelle de la délivrance. Un dernier regard à droite, un à gauche, je m'extirpe de l'eau, vitesse grand V. J'agrippe ma serviette, me couvre jusqu'aux mentons. L'air s'est rafraîchi et mes tétons pointent. Faudrait pas croire que je suis excitée par la situation. Je remballe rapidement mes affaires et file vers la sortie. Speedy Gonzales à côté de moi est une souris de laboratoire camée aux tranquillisants.

 Je fais quelques pas. Quelqu'un me frappe gentiment dans le dos. C'est une femme de mon gabarit, très avenante qui me propose de la rejoindre avec des amis à la pizzeria le soir. J'accepte. Dans ma tête, une petite voix s'acharne à me dire que j'ai bien fait d'accepter tandis qu'une autre m'affirme le contraire.

 Je retourne chez moi avec un duo sonore dans ma tête. Je me sèche et commence à organiser ma journée.

 Devant ma glace, (ils pensent à tout dans les bungalows) je fixe une femme qui a l'air tout droit sorti d'un film d'horreur. Ma tignasse est sans dessus-dessous. Mes yeux sont bouffis par la fatigue et le chlore. Il faut intervenir. Je saisis une brosse qui me parait peser une tonne. Je démêle mes cheveux et les noue.

 Concernant le ravalement de façade, une seule chose à faire : dormir. Je décide donc de m'installer sur le transat situé à l'extérieur sur ma terrasse privative. Je le place de manière à ne pas être vue mais me permettant d'observer. Je me badigeonne de crème. Je dois passer partout sur mon corps. Je comprends très vite que mon pot ne finira pas la semaine à ce train-là. Je constate aussi qu'une personne pour me crémer le dos n'aurait pas été de trop. Après de nombreuses contorsions et d'acrobaties, je me vautre sur le transat. Le soleil chauffe mon corps et cela me fait un bien fou. Je sombre très vite dans un sommeil agréable et détendu.

 

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Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #Once upon a time...

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P
<br /> Attention le nutella ça court vite XD (je le sais hélas, des années que j'essaye de le semer, pas moyen !)<br /> <br /> <br />
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