La compagne de Russie : Edouard Moradpour

Publié le 1 Juin 2012

 Y a quelqu'un qui m'a dit de lire :

 

 La compagne de Russie d' Édouard Moradpour

 

 les-livres-0017.jpgLe narrateur est prévenu du suicide de sa compagne et se trouve désarçonné. Aliona s'est pendue. Alexandre raconte les circonstances de sa mort. Puis, il raconte ses liaisons passées. Il revient sur sa rencontre avec Aliona. Alexandre se tourne vers l'ésotérisme afin de poser des mots sur cette mort qui le dépasse.

 J'avoue que le titre et la préface de Jacques Séguéla m'ont séduite mais hélas la compagne de Russie restera, pour moi, fade et sans intérêt. Le héros reste insignifiant, n'apporte aucun relief à l'histoire. Le suicide de cette femme semble être un passage obligé dans la construction du héros, mais se construit-il réellement ?  Le doute est permis.

 Il est difficile de mettre en doute les motivations d'un roman et la volonté de l'auteur de transmettre un sentiment, une idée au lecteur mais je reste septique quant à la nécessité de celui-ci.

 Le lecteur désire découvrir la Russie soit par le biais des femmes rencontrées par le narrateur, soit par la description de l'univers russe mais aucun des éléments précédemment cités ne transpirent dans cette autobiographie. Les femmes sont des poupées russes sans vie qui ne sont réduites qu'à des objets sexuels de transition. Aucune humanité ne se dégage des descriptions de ces liaisons.

 Le narrateur ne convainc pas sur ses motivations profondes pour changer de vie.

 Malgré le regard de cette jeune femme, sur la première de couverture, qui nous promet le dépaysement; celui-ci ne sera pas au rendez-vous. La Russie s'éloigne et meurt en même temps que le suicide d'Aliona.

 J'apporterai un bémol sur ma critique négative de ce livre, la structure narrative est intéressante car elle utilise le système de retour vers le passé. Édouard Moradpour fixe dans le présent le suicide d'Aliona, puis retourne dans son passé pour raconter ses amours et sa rencontre avec la défunte et revient dans le présent pour se forger un futur.

 

 Voici quelques citations tirées du roman :

 " J'ai toujours eu besoin d'amour, d'être aimé. Je disais "Je t'aime" à Aliona sans être sûr d'éprouver quoi que ce soit qui fusse de l'amour. Elle me répondait "Moi aussi", et l'entendre suffisait à me rassurer. Avec l'assurance de l'amour de l'autre, je me sentais bien."

 " Un vrai supermarché de luxe, les Galeries Lafayette moscovites : tous les "produits" étaient disponibles dans ce bel endroit. On pouvait insister sur le packaging ou la qualité, et ce, pour une durée indéterminée. Tous les types de relations étaient envisageables. Toutes attendaient patiemment, assises seules ou bavardent deux par deux. Je passais comme devant les têtes de gondoles de rayons présentant les meilleurs produits et les dernières promotions. Pour mes courses, pas besoin de chariot, il me suffisait de prendre leur numéro de téléphone. Le passage à la caisse se faisait après les avoir ramenées chez moi. Je ne les rappelais que rarement, seulement en cas de "nécessité". Cela me permettait d'avoir toujours plusieurs filles sous la main et de ne jamais me retrouver seul."

 "Avant tout le mariage : elle voulait que je l'épouse, chose pour moi inconcevable à cette époque. Le mariage est la voie la plus meurtrière pour les amours. Depuis mon échec de jeunesse avec Amélie, je mettais tout en oeuvre pour échapper à un second massacre, persuadé de mon bon droit : il n' y a aucune vertu aux sacrements du mariage, et je ne condescendrai pas énumérer les infinies contraintes et déplaisirs qu'il implique !"

 

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Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #Y a quelqu'un qui m'a dit...

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F
ce livre ne t'as apparemment pas plu...
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T
<br /> <br /> Pour moi, l'image de la "femme slave" était assez réductrice.<br /> <br /> <br /> <br />