Juste avant : Fanny Saintenoy
Publié le 27 Septembre 2011
Y a quelqu'un qui m'a dit de lire
Juste avant de Fanny Saintenoy
Quand la mort est proche, il est difficile de s'y soustraire. Granny est une arrière-grand-mère qui n'est pas du genre à se carapater. Elle
a subi les deux grandes guerres, alors la mort n'est pas un sujet qui l'effraie. Son arrière-petite -fille vient lui rendre une dernière visite dans sa chambre de réanimation. Les deux femmes ne
vont échanger aucune parole, leur dialogue se développe au travers de leur pensée.
Fanny Saintenoy juxtapose deux points de vue sur un passé commun que chacune a ressenti avec ses propres perceptions. Ce roman est une tranche de vie, non une tranche de mort. L'humour laisse une part importante à la vie. Les mots sont justes et touchants. Le lecteur n'a pas la larme à l'oeil mais s'attache rapidement à cette mamie.
Ces deux femmes ont des vies atypiques qui diffèrent sur divers champs mais sont liées par un seul mot la "famille".
Ce roman est agréable à lire.
Voici quelques citations tirées du roman :
" On m'a dit que mes jambes devenaient pourries, elles étaient de toutes les couleurs. Je ne pensais pas que le corps humain pouvait se gâter, comme un fruit qu'on laisse trop longtemps. Finalement j'ai tenu le coup, ils auraient pu la garder, leur extrême-onction, dans leur infini miséricorde."
" Dix ? Quinze ? La maison de retraite, l'hôpital, et encore la maison de retraite, quelle fatigue ! Mais je ne suis pas pressée, faut du courage pour se dépêcher de mourrir, je préfère encore m'ennuyer. J'ai souvent entendu les gens dire, du haut de leur grande jeunesse :" Si j'étais comme ça, je préférerais mourir." J'aimerais bien vous y voir, petits frimeurs !"
" Le cancer n'aime pas les vieux, ça l'excite pas, il lui faut de la cellule fraîche."
" C'est un beau et juste texte, d'une gaieté étrange." : Daniel Pennac