Génération H : Alexandre Grondeau

Publié le 12 Avril 2013

 Y a quelqu'un qui m'a dit de lire :

 

 "Génération H" d'Alexandre Grondeau

 

 generation-H.jpgChaque jeunesse a désiré refaire le monde, lui accorder sa touche personnelle qui souvent choque les adultes qui oublient qu'ils ont été jeunes. Certes, Alexandre Grondeau s'attaque à un tabou : la consommation de produits stupéfiants.

 Il aborde cette consommation de façon libertaire et décontractée. Le narrateur part en vacances accompagné de ses amis pour se détendre et découvrir des paysages différents sur un fond de haschisch. Cette bande désire explorer un monde alternatif. Ils sont en opposition avec la génération qui les précède. Ils perdent aussi leurs illusions et apprennent que les apparences peuvent aussi être trompeuses.

 Alexandre Grondeau montre un idéal lié à la prise de drogues. Ce que le lecteur peut lui reprocher c'est le nihilisme  concernant les conséquences désastreuses de la prise de produits de plus en plus forts. Cependant, ce roman n'a pas un but moralisateur. Il dépeint de façon simple et intimiste les effets de la drogue. La description de cette jeunesse qui désire tout expérimenter avant de rentrer dans les cases établies par la société s'apparente à un enfant qui expérimente la vie.

 Cette adolescence rebelle symbolise une liberté infinie. Chaque génération a possédé son lot de désoeuvrés, d'âmes en perdition et de révoltés. Celle que décrit Alexandre Grondeau n'est pas plus anarchique que ses prédécesseurs.

 Dans cette écriture, le lecteur reconnaîtra les effets du H, parfois speed et parfois lent comme dans un voyage onirique. Attention, les descentes peuvent être violentes mais l'amitié permet à cette bande d'amis de vivre leur voyage initiatique et psychédélique dans une profonde pesanteur.

 Pour les donneurs de leçons, ce roman est à conseiller avec un CD de reggae. Pour cette jeunesse qui a vécu avec ces effets dopants, je reprendrai les mots de la quatrième de couverture :"Faites tourner"

 

 Voici quelques bouffées du roman:


"Les armes rendues, je laissai Laura communier avec son Jean-Phi, et ce dernier supporter sa petite amie égotripée. La drogue a des défauts, certainement, mais elle a aussi de gros avantages. Elle permet par exemple des éclairs de lucidité sur le monde et ceux qui nous entourent. Ce soir-là je compris que Laura n'était pas une fille pour moi."


"Conscient de cette vaste fumisterie qui consistait à nous promettre une belle vie, mais toujours après des efforts interminables, j'avais donc décidé de commencer mon existence en prenant ma retraite. L'idée était loin d'être sotte. Ne sachant pas de quoi l'avenir était fait (imaginez que je meure demain écrasé par une voiture, j'aurais été bien idiot de ne jamais avoir tiré sur un shilom d'afghan), autant profiter un maximum du présent et des années merveilleuses où mon coeur et mon corps me laissent libre de tous les excès. C'est ce que j'avais expliqué à mon professeur de math qui ne comprenait pas mon désintérêt total pour les calculs des probabilités, ni mes conjonctivites répétitives."


"-Il existe deux types de livres sur les drogues : ceux qui te donnent envie de découvrir les ressorts de ton âme, te poussent inextricablement à te dépasser, et ceux qui te blasent de ces expériences à cause de considérations morales, religieuses, et de la peur de découvrir qu'un aileurs, un autre part, existe."

 

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Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #Y a quelqu'un qui m'a dit...

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