Daisy Miller : Henry James

Publié le 15 Juin 2012

 Daisy Miller de Henry James

 

 les-livres-0012-copie-1.jpgEn 1878, Henry James publie sa plus grande nouvelle. Winterbourne, un jeune homme, américain, de bonne famille, rend visite à sa tante qui réside dans un hôtel, à Vevey, en Suisse. Celle-ci souffre de migraines. Cet handicap permet au jeune homme de se prélasser au soleil, de profiter des bienfaits du climat.

 Durant une période de détente, il fait la connaissance d'une jeune femme américaine. Elle est pétillante, pleine d'audace et se moque des conventions et des moeurs.

 Winterbourne est attiré par cette personnalité surprenante qui bafoue tous les codes de la société dans laquelle ellle évolue. Daisy Miller veut découvrir l'Europe aux bras des hommes. Winterbourne la retrouve en Italie où elle n'est pas restée insensible d'un bel italien. Il tente de percer le mystère de cette frivolité qui la mènera à sa perte.

 

 Daisy Miller est l'incarnation de la femme américaine qui veut en découdre avec les traditions européennes figées dans le passé. L'Amérique, le nouveau monde, impose sa vision moderne des relations homme/femme. L'Europe se fige dans ses pensées de bienséance et n'admet pas les changements radicaux. La femme doit rester respectable pour pouvoir se marier avec le meilleur parti. Daisy Miller représente la féministe qui désire donner une place plus importante aux femmes, lui donner des libertés plus importantes. Mais ces libertés sont considérées par les femmes de classe supérieure comme des signes de libertinage. Cette héroïne est perçue par Winterbourne comme un être innocent, "en friche"( terme souvent repris par l'auteur). Ce qui choque la société européenne de cette époque est l'insouciance de cette américaine.

 La confrontation des deux mondes est violente. Daisy Miller est humiliée et rejetée. Aucune femme ne désire l'inviter à des réunions, les portes des salons se ferment sur son passage. Son comportement devient insupportable.

 Seuls les hommes ne lui portent pas ombrage et s'amusent de son innocence. Ils aiment la compagnie de jolie femme et Daisy possède de jolis attributs. Sa manière de défier le monde attire les hommes qui ne résistent pas à son charme.

 Le narrateur est omniscient. Il décrit les promenades, les escapades romanesques et le comportement provocateur de Daisy. Au début de la nouvelle, le lecteur perçoit le sentiment amoureux se développer chez Winterbourne mais ce sentiment s'estompe pour laisser place à une admiration secrète. Cette femme le captive. Il ne contrôle pas son attirance qui n'est pas physique. Il veut percer cette carapace. Son désir s'amenuise pour laisser place à de la bienveillance.

 Cette nouvelle contient aussi les ressorts du sentiment amoureux et le rapport difficile dans les relations homme/femme. Cette illustration des moeurs diverses de deux mondes peut encore se subtituer à notre manière de penser actuel.

 

 Voici quelques citations tirées de la nouvelle :

 "Mais cette jeune fille n'était pas coquette de cette sorte. Elle était très naturelle ;ce n'était qu'un joli flirt américain. Winterbourne fut quasiment réconforté d'avoir trouvé la formule qui s'appliquait à Miss Daisy Miller."

 "Il était impossible de la considérer comme une jeune fille à la conduite irréprochable; il lui manquait une certaine délicatesse indispensable. Les choses eussent donc été grandement simplifiées s'il avait pu la traiter comme l'objet d'un de ces sentiments que les romanciers nomment "passions sans frein"."

 "Mrs.Walker était une de ces Américaines qui, séjournant à l'étranger, se font, pour prendre leur expression, un devoir d'étudier la société européenne; et elle avait à cette occasion réuni plusieurs spécimens de mortels de diverses naissances qui devaient en quelque sorte lui servir de manuel."


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Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #un goût d'Amérique

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