DEVENIR : Michelle Obama

Publié le 21 Octobre 2020

DEVENIR : Michelle Obama

Les autobiographies ne sont pas ma tasse de thé ou de café (selon l'humeur). Mais Netflix a su m'attirer par le biais d'un reportage consacré à Madame Michelle Obama. 

Comment s'expliquer que des familles américaines politiquement engagées puissent marquer les esprits ? Je l'ignore. Cependant, comprendre le point de vue d'une première dame m'intéressait.

Michelle Obama revient sur son enfant dans un quartier défavorisé de Chicago. Elle exprime ses souffrances face à la mort d'une de ses amies (partie trop jeune) puis le décès de son père (adoré). Elle exprime sa volonté de réussite qui demeure un leitmotiv dans la famille. Ce désir de réussite faisant disparaître le choix de carrière. Michelle, après des études d'avocate, s'aperçoit que ce cursus ne la comble pas.

 

Par la description de sa rencontre avec Barack, leur relation et leur union, Michelle Obama offre sa vision intimiste de sa vie privée. La politique entrant dans leur vie bouleverse les attentes de Michelle. Elle se retrouve en première ligne, confrontée à un monde de convenances, d'étiquettes et de protocoles. Cette période de sa vie ne semble pas la plus épanouie.

 

Autobiographie sincère et authentique qui permet de comprendre le charisme de Michelle Obama qui n'est aux yeux du peuple pas QUE la femme de Barack.

 

 

En vérité, je n'en avais pas la moindre idée. J'ignorais si nous étions aussi intelligents qu'eux.
Tout ce dont j'étais sûre, c'est que nous étions les meilleurs élèves d'une école majoritairement noire, réputée médiocre, située dans un quartier majoritairement noire et médiocre. Et si ça n'était pas suffisant? Et si, après tout, nous n'étions que les meilleurs des pires?

Tout cela me laissait sceptique, L'expérience m'avait appris qu'il suffisait de faire enfiler un costume à un Noir plus ou moins intelligent pour que les Blancs perdent la boule. Je doutais qu'il soit à la hauteur de ce battage. J'avais regardé sa photo dans l'édition d'été de notre annuaire du personnel - un portrait tout sauf flatteur, mal éclairé, d'un type avec un grand sourire et un petit côté intello. Je n'avais pas été franchement emballée. A en croire son CV, il venait de Hawaï - au moins, voilà qui faisait de lui un polard plutôt exotique. Quant au reste, rien à signaler. Mon seul motif d'étonnement remontait à quelques semaines, le jour où je lui avait passé un coup de fil rapide pour me présenter. J'avais été agréablement surprise par la voix que j'avais entendue à l'autre bout

du fil - un timbre de baryton chaud, et même sexy, qui ne collait pas du tout avec sa photo,

En vérité, Washington me déroutait, avec ses traditions bienséantes et son nombrilisme posé, sa blancheur et sa masculinité, ses dames condamnées à déjeuner de leur côté. Au plus profond de ma confusion s'était logée une peur : alors que je n'avais pas choisi d'être mêlée à tout ça, je craignais d'être irrésistiblement aspirée. Cela faisait douze ans que j'étais Mme Obama, mais, tout à coup, cela revêtait un tout autre sens. Dans certaines sphères du moins, j'étais désormais Mme Obama d'une manière qui pouvait avoir quelque chose de dégradant, une madame entièrement définie par son monsieur, J'étais la femme de Barack Obama, la rock star de la politique, le seul Noir au Sénat - l'homme qui avait parlé d'espoir et de tolérance en des termes si poignants et si forts qu'il était dorénavant

suivi d'un essaim d'attentes.

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