Huis-Clos : Jean-Paul Sartre

Publié le 3 Avril 2020

Huis-Clos : Jean-Paul Sartre

"L'enfer, c'est les Autres.", phrase tirée de "Huis-Clos" synthétise cette pièce en un seul acte écrit par ce philosophe emblématique.

Trois personnes, un homme et deux femmes, se retrouvent enfermés dans une pièce. Ils sont en enfer. Chacun tente d'apporter une réponse à ce huis-clos dont ils ne sortiront jamais. De cet enfermement jaillissent les vies chaotiques et violentes de ces personnages qui ne se sont jamais croisés dans leur vie passée. Chacun raconte, en parcimonie, son histoire d'assassin. L'angoisse de ses personnages se ressent à chaque dialogue. 

Ils doivent vivre avec leur conscience. Chacun renvoie à l'autre ses erreurs. La violence est latente. Les protagonistes se dissèquent, s'observent et se jugent. L'enfer demeure dans le regard posé sur soi par l'autre.

Cette pièce peut être lue par tous les lecteurs. Il n'y a pas de difficulté particulière à sa compréhension. C'est une manière de rentrer en philosophie et de comprendre le confinement.

Bonne lecture !

Taisez-vous. Je ne crierai pas, je ne gémirai pas, mais je veux regarder la situation en face. Je ne veux pas qu'elle saute sur moi par-derrière, sans que j'aie pu la reconnaître. Romanesque ? Alors c'est qu'on n'a même pas besoin de sommeil? Pourquoi dormir si on n'a pas sommeil? Parfait. Attendez : pourquoi est-ce pénible ? Pourquoi est-ce forcément pénible? J'y suis : c'est la vie sans coupure.

Inès :
Pour quoi faire ? La peur, c'était bon avant, quand nous gardions de l'espoir.
Garcin, doucement:
Il n'y a plus d'espoir, mais nous sommes toujours avant. Nous n'avons pas commencé de souffrir, mademoiselle.

Estelle :

Oh ! cher monsieur, si seulement vous vouliez bien ne pas user de mots si crus, C'est...c'est choquant. Et finalement, qu'est-ce que ça veut dire ? Peut-être n'avons-nous jamais été si vivants. S'il faut absolument nommer cet...état de choses, je propose qu'on nous appelle des absents, ce sera plus correct. Vous êtes absents depuis longtemps?

Inès :

Entre assassins. Nous sommes en enfer, ma petite, il n'y a jamais d'erreur et on ne damne jamais les gens pour rien.

Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #philosophie, #Jean-Paul Sartre, #huis-clos

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