La Bourse : Honoré de Balzac

Publié le 24 Janvier 2019

La Bourse : Honoré de Balzac

Un jeune peintre chute de son escabeau dans son atelier. Un bruit retentissant interpelle deux charmantes voisines qui se précipitent à son chevet. Hippolyte tombe sous le charme de la fille, Adélaïde. Il se lie d’amitié avec ces deux femmes qui vivent dans le plus grand dénuement. Il émet des doutes sur leurs intentions cependant l’amour est le plus fort pour changer les mauvais vices.

Hippolyte, doit-il se méfier des ragots colportés par ses amis artistes ? Doit-il connaître d’avantage le comte de Kergarouët qui leur rend visite trop régulièrement à son goût ?

 

Honoré de Balzac, absorbé dans de magnifiques descriptions, développe le sentiment amoureux par le truchement d’un artiste. Il englobe la misère d’un regard imaginatif et passionné. Cependant, dans la passion amoureuse, il envisage le pire. Chez cet auteur, les tares restent un lourd passif dans l’âme de ses personnages. Méfiez-vous de ce qui brille, ce n’est pas toujours de l’or !

Le peintre la suivit, honteux, décontenancé, ne sachant rien dire, tant le bonheur le rendait stupide. Voir Adélaïde, écouter le frissonnement de sa robe, après avoir désiré pendant toute une matinée d’être près d’elle, après s’être levé cent fois en disant : « Je descends ! » et n’être pas descendu ; C’était, pour lui, vivre si richement que de telles sensations trop prolongées lui auraient usé l’âme. Le cœur a la singulière puissance de donner un prix extraordinaire à des riens.

Enfin, jamais amour ne fut ni plus pur ni plus ardent. De part et d’autre, la même foi, la même délicatesse firent croître cette passion sans le secours de ces sacrifices par lesquels beaucoup de gens cherchent à se prouver leur amour. Entre eux il existait un échange continuel de sensations douces, et ils ne savaient qui donnait et qui recevait le plus. Un penchant involontaire rendait l’union de leurs âmes toujours plus étroite. Le progrès de ce sentiment vrai fut si rapide que deux mois après l’accident auquel le peintre avait dû le bonheur de connaître Adélaïde, leur vie était devenue une même vie.

Cette mission lui plut. L’amour fait son profit de tout. Rien ne séduit plus un jeune homme que de jouer le rôle d’un bon génie auprès d’une femme. Il y a je ne sais quoi de romanesque dans cette entreprise, qui sied aux âmes exaltées. N’est-ce pas le dévouement le plus étendu sous la forme la plus élevée, la plus gracieuse ? N’y a-t-il pas quelque grandeur à savoir que l’on aime assez pour aimer encore là où l’amour des autres s’éteint et meurt ?

Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #la comédie humaine, #Honoré de Balzac, #roman

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