Mémé dans les orties : Aurélie Valognes

Publié le 5 Avril 2017

Mémé dans les orties : Aurélie Valognes

   La vieillesse n'est pas une sinécure quand le seul objectif de Fernand est d'éviter des vieilles aux cheveux teints en rose, bleu et violet et surtout Madame Suarez, la concierge. Le vieil homme porte toute son amitié à Daisy, sa chienne. Un jour, Daisy disparaît. Fernand se doute des manigances de la concierge qui n'a qu'un seul but faire déménager ce vieux fou. 

    Une petite fille bouscule les habitudes de Fernand; elle est franche, directe et secoue cet homme qui s'était exclu du monde extérieur. Béatrice, une dame plus âgée que lui, lui donne une leçon de vie.

 

   Un petit moment de détente face à un personnage acariâtre et infect. C'est le sosie de Tatie Danielle avec ses énormes travers. Aurélie Valognes accentue les traits de son personnage principal pour lui donner une vraie épaisseur. Ce livre se lit d'une traite, la lecture est fluide sans accroche.

   Dans ce petit immeuble cossu, deux camps s'affrontent un grognon aigri et une revancharde hermétique. 

   Ce roman reste sur la retenue, j'aurais aimé des affrontements plus hilarants entre ces deux protagonistes. L'histoire est rafraîchissante et vous regarderez les membres plus âgés de votre famille avec plus de compassion.

 

Les roses trémières se portent à merveille tout autour de la cour, sauf sous le balcon de M. Brun. Elle parierait son manteau en fourrure qu'il les arrose de désherbant. C'est comme les ampoules des parties communes : à l'étage du vieil homme elles sautent tous les mois. Et chaque fois qu'elle revient de sa tournée du courrier, les marches de l'escalier sont humides et glissantes. Sans parler des énormes déjections canines juste en face de la résidence, près de l'école. Elle serait prête à gager que ce sont celles de son sale cabot. Si elle ne peut pas sentir M. Brun, elle déteste plus encore son chien, un colosse qui fait peur à son chihuahua d'amour, au chat de Mme Berger mais surtout à ses pauvres canaris. L'année dernière, six d'entre eux sont morts, de peur selon elle, à cause de la bête. Le vétérinaire n'a pas confirmé, mais elle en est certaine.

Ensuite, il n'y a eu que des contraintes : biberon, rots, couches, bains, insomnies, courses, lessives, sans interruption, de jour comme de nuit. Ferdinand s'est senti peu concerné mais rien que de voir sa femme s'affairer autant, il était fatigué ! Quand il n'était pas à l'usine, il dormait sur le canapé du salon pour rattraper le retard de sommeil. Parfois même, il fuyait le domicile.

Savie s'est arrêtée quand sa femme l'a quitté. Louise dirait qu'elle s'était arrêtée des année avant, au départ de Marion, ce moment où les couples réalisent que sans leur enfant ils n'ont plus rien en commun. Et puis Ferdinand est presque aussi âgé qu'une tortue de mer. Béatrice lui a parlé de trucs de l' Internet auxquels il n'a rien compris. De toute façon, à quoi ça sert d'essayer? À son âge, apprendre, ce n'est plus rentable ! Sauf s'il lui reste effectivement dix ans à vivre...

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Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #Y a quelqu'un qui m'a dit...

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