Passeport pour l'espoir : Grine
Publié le 7 Mars 2017
À l'heure où les dissensions politiques abreuvent les médias, un avocat issu de l'immigration, propose un texte dans lequel il exprime son ressenti face à son pays : La France.
Dans son texte, il revient sur son parcours scolaire, sur son éducation mixte tant sur le plan religieux que sur le plan culturel. Grine affirme que sa mixité a fait de lui l'homme qu'il est devenu.
Cet auteur décortique avec son ressenti l'image de ce pays qu'il aime. Il y dévoile ses points forts (qui sont nombreux) mais aussi ses dissonances. Attention, il n' idolâtre pas les institutions mais reconnaît leurs déterminismes et leur nécessité. Il appelle au renouveau politique comme une majorité de ses contemporains. Il ne fustige pas les anciens politiciens mais admet leur manque de contact avec le monde d'en bas.
Il donne aussi sa vision de l'école et replace celle-ci à sa juste place : donner du savoir à des élèves tout en admettant que tous ces élèves n'ont pas le même niveau. L'éducation sociale revenant à la charge des parents.
Certes, certains électeurs accepteront son point tandis que d'autres s'opposeront à sa vision. Ce texte est un point de départ pour une discussion politique argumentée mais ne peut être qu'un unique point de vue.
À deux mois des élections présidentielles, ce texte permet de fixer les attentes des électeurs. Cependant, chaque génération a sa manière de ressentir la politique et de valider ses propres choix.
Le point principal à retenir est de se rendre aux urnes pour faire reconnaître le pouvoir de la liberté de choisir ses représentants politiques.
Lorsque mes parents se sont mariés, ce fut la consternation dans les deux familles. Le temps, l'amour et la tolérance aidant, tout finit par rentrer dans l'ordre. Il y avait - entre mon père et ma mère un accord tacite : leurs enfants seraient libres de choisir leur religion.
Pour cette raison, ni ma soeur ni moi ne fûmes baptisés. Et de l'autre côté, nous ne fûmes que rarement au contact de la religion musulmane. Enfants et adolescents, nous passions nos vacances à Alger, sans que mon père n'éprouvât la nécessité de nous conduire à la mosquée. À vrai dire, je n'y suis jamais allé, pas plus en France qu'en Algérie.
À l'école, tout le monde n'est pas au même niveau. L'enseignant n'est pas un animateur ni un GO. Il est là pour délivrer le savoir, et les élèves pour l'apprendre. Qu'on améliore les méthodes pédagogiques, très bien. Que se noue un dialogue à partir d'un âge où l'élève a les moyens de réfléchir et d'argumenter encore mieux. Mais vouloir à tout prix établir un rapport d'égalité est non seulement un leurre, mais une faute : les premiers à en pâtir sont les élèves, à qui il manquera d'indispensables repères.
Ce n'est pas la première fois : Ernest Renan a donné sa fameuse conférence intitulée "Qu'est-ce qu'une nation ?" dans la foulée de la défaite de 1870 face à la Prusse. Il répond ceci : "Une nation est une âme, un principe spirituel....Une grande agrégation d'hommes, saine d'esprit et chaude de coeur, crée une conscience morale qui s'appelle une nation". Pour lui, le principe dominant est la volonté d'hommes venant de divers horizons de vivre ensemble. À la base, il y a un choix et un contrat passé avec les autres pour former ensemble une entité singulière.