Le premier givre : Arsène Houssaye

Publié le 6 Janvier 2017

Le premier givre : Arsène Houssaye

Une petite présentation du poète :

 

  Arsène Houssaye, né Housset en 1815, se distingue par la direction de plusieurs revues littéraires dont L'artiste et La Presse. Ses collaborateurs ne sont autres que Gautier, Nerval, Baudelaire, de Banville, Esquiros.... Il est nommé administrateur général de la Comédie Française. Il se frotte à la politique sans succès. Son succès théâtral englobe son désir de faire connaître les textes de Victor Hugo, Alexandre Dumas...

Il s'essaie avec succès au genre du roman, au théâtre et à la poésie. Un artiste accompli.

 

Explication succincte du poème :

 

  ce poème décline sur fond de mélancolie, l'hiver qui endort la vie. Le froid retire doucement le sentiment d'une vie agréable. Dès le début du poème, la sentence s'abat sur le vallon. Tout le thème de l'hiver se symbolise dans des termes funéraires : tombe, linceul, vieux, famine...

 L'hiver ne revêt pas un doux visage, il devient messager de la mort. 

 

 Très beau poème !

L'hiver est sorti de sa tombe, 
Son linceul blanchit le vallon ; 
Le dernier feuillage qui tombe 
Est balayé par l'aquilon.

Nichés dans le tronc d'un vieux saule, 
Les hiboux aiguisent leur bec ; 
Le bûcheron sur son épaule 
Emporte un fagot de bois sec.

La linotte a fui l'aubépine, 
Le merle n'a plus un rameau ; 
Le moineau va crier famine 
Devant les vitres du hameau.

Le givre que sème la bise 
Argente les bords du chemin ; 
À l'horizon la nue est grise : 
C'est de la neige pour demain.

Une femme de triste mine 
S'agenouille seule au lavoir ; 
Un troupeau frileux s'achemine 
En ruminant vers l'abreuvoir.

Dans cette agreste solitude, 
La mère, agitant son fuseau, 
Regarde avec inquiétude 
L'enfant qui dort dans le berceau.

Par ses croassements funèbres 
Le corbeau vient semer l'effroi, 
Le temps passe dans les ténèbres, 
Le pauvre a faim, le pauvre a froid 

Et la bise, encor plus amère, 
Souffle la mort. — Faut-il mourir ? 
La nature, en son sein de mère, 
N'a plus de lait pour le nourrir.

 

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Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #Poésie

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