Les derniers jours de nos pères : Joël Dicker

Publié le 6 Avril 2015

Les derniers jours de nos pères : Joël Dicker

Sur la route d'un romancier à succès, j'ai découvert le premier roman historique de Joël Dicker. Cet auteur est surtout connu pour son deuxième roman "La Vérité sur l'affaire Harry Quebert" en obtenant le prix Goncourt des lycéens.

 

Dans "Les derniers jours de nos pères", Joël Dicker revient sur un camp d'entrainement de l'armée britannique, Special Operation Executive SOE, créé par Churchill en 1940.

 

Qui reviendra vivant de ces missions d'infiltrations : Lara, la belle blonde, pianiste, Pal (Paul-Emile), le fils qui aime son père, Faron, le fou enragé ou Gros qui désire être aimé?

 

Avant d'être envoyés en mission en France, ces volontaires subissent un entrainement militaire intensif et sans concession. Ils apprennent à rester en vie, à tuer avec toutes les armes possibles ou à mains nues. Le saut en parachute dans des conditions extrêmes signe la fin de ce stage.

Des amitiés et des amours ficellent ce noyau dur. Les missions s'enchaînent. Ils rampent dans la campagne française. Ils sécurisent des points stratégiques de la Résistance. Ils rejoignent Paris pour sauver leur patrie. Ils luttent pour assommer l'ennemi.

Le but ultime est d'anéantir le IIIème Reich quitte à y laisser la vie.

 

Ce roman retrace la mobilisation anglaise pour sauver la France et l'Europe gangrénée par un ennemi abject. Aucune concession, aucun état d'âme ne doit perturber cette machine de guerre.

 

Le lecteur admet sans compromission des longueurs dans ce roman. Il doit rester attentif, espérer une action immédiate. La lassitude de l'entrainement journalier incite le lecteur à abandonner le livre. Certains, plus combattifs, continuent leur lecture dans l'espoir que les missions seront plus marquées. Ce sera peine perdue.

 

Nonobstant, le lecteur découvre une écriture attachante. La manière de décrire les personnages permet un attachement émotionnel et un désir de les accompagner dans cet entrainement et dans cette lutte. L'amour filial reste intact et le personnage de Pal symbolise toutes les craintes d'un père qui ignore l'engagement de son fils.

La peur, le mensonge par omission rejoignent la liste des personnages incontournables du roman.

 

Aucune comparaison ne sera effectuée car n'ayant pas lu son second roman, je ne peux me permettre cet affront.

 

Je vous conseille de lire ce roman pour pouvoir remarquer l'évolution de l'écriture narrative de cet auteur genevois.

Lesquels d'entre eux, en quittant la France, auraient pu imaginer qu'ils se sentiraient si vite aptes à la guerre? Car il faut le dire : ils se sentaient forts et capables, terriblement capables, de venir à bout de régiments entiers, et il leur sembla même qu'ils pourraient vaincre les Allemands. C'était insensé. Hier encore, ils étaient des enfants de France, assaillis et meurtris, et aujourd'hui déjà ils étaient un peuple nouveau, un peuple de combattants, dont l'avenir était entre leurs mains. Certes, ils avaient laissé derrière eux ce qu'ils avaient de plus cher, mais ils ne subissaient plus, ils feraient subir. Et, tout autour d'eux, la guerre prenait une ampleur démesurée, déchaînée et indomptable : en Europe, la Wehrmacht était aux portes de Moscou et, dans le Pacifique, Hong Kong était la cible d'une violente bataille déclenchée par les Japonais. Le 20 décembre, Denis lut à ses petits camarades un article racontant comment les Anglais, aidés des Canadiens, des Indiens et des forces volontaires de la défense de Victoria-Hong Kong, résistaient héroïquement depuis plusieurs jours à l'assaut des forces nippones.

- Mais qui est responsable de vous, alors ? Vous êtes pour la plupart des gamins. Je pourrais être votre père à tous. Qu'allez-vous devenir ? Des morts ? Mourir, ce n'est pas un avenir ! Je vous ai vus à Wanborough, le premier jour : des enfants, vous étiez des enfants ! Et j'ai été épouvanté. Des enfants ! Des enfants ! Et puis je vous ai vus grandir, devenir des Hommes formidables. Fiers, courageux, valeureux. Mais à quel prix ? Celui des écoles de la guerre. Vous étiez des enfants, vous êtes devenus des Hommes, mais vous l'êtes devenus en apprenant à tuer.

- J'ai envie qu'il voie Philippe... J'ai envie de lui parler... J'ai tant à lui dire... Mais comment, comment dois-je lui annoncer pour Pal s'il ne sait rien ?
- Je pourrais y aller avant si tu veux, proposa Stanislas. Avec Doff. Pour faire ça bien. Au nom du SOE. Avec les honneurs militaires et tout ce qu'il faut pour que le père réalise à quel point son fils a été un héros de la guerre.

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Rédigé par toujoursalapage

Publié dans #Un petit suisse

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